Salut Ryuichi,

Je suis certainement la dernière personne de qui tu aimerais recevoir cette lettre mais je crois… Que j’avais besoin de t’écrire. C’est égoïste, on est bien d’accord. D’ailleurs, je crois que si tu ne la lis pas, je n’en mourrais pas. Ce serait dommage mais tant pis… j’avais fait un pas vers toi, encore.

On a un point commun tous les deux. Peut-être même deux. On l’aime. On l’aime tant et si bien qu’on en est complétement détruit. Je le suis peut-être moins que toi, j’ai de quoi me relever. Je ne peux pas tomber. Je n’en ai pas le droit. Il faut que tu restes debout, Ryu. Il faut que tu te battes. Que tu te battes pour redevenir toi-même. Tu sais, je t’aimais bien quand je suis arrivé. Le seul moment où j’ai vraiment commencé à te haïr, c’est quand Kirei a disparu, et que tu n’as pas bougé le petit doigt. Oui, tu avais peut être tes raisons. Mais ce qu’il nous a dit, quand il nous a vu, c’est « Ryu est avec vous ? ». Je peux te dire que je l’ai bien pris… je te serais tombé dessus, je t’aurais envoyé mon poing dans la figure. Avec toute la force dont je disposais. Mais tu n’as pas réapparu. Je dois dire que je me suis longtemps posé des questions. Très longtemps. « Pourquoi ? » ; « Est-ce qu’il l’aime vraiment ? ». Pendant plusieurs jours. Et puis tu as rompu. Là, je dois avouer, que j’ai réellement arrêté de suivre.

Je suis redevenu l’ami. J’ai rangé mon amour au placard, j’ai même tenté de vous rabibocher. Mais rien ne venait. A ce moment je ne comprenais pas. Il allait tellement mal… et pourtant vous ne faisiez rien pour vous remettre ensemble malgré mes vaines tentatives. Je dois aussi avouer que j’y allais à reculons… Je l’aimais, quand même.

Et puis j’ai finalement compris. S’il n’essayait pas de toutes ses forces de te récupérer, s’il n’essayait pas de toutes ses forces de tourner la page… C’est parce qu’il y avait un troisième élément. Un élément qu’on avait trop vite rangé dans un placard. Lui.

En fait… je suis en train de blablater pour rien… Cette lettre avait un but premier et avec mes idioties, tu n’auras peut-être pas été jusqu’à la fin alors que c’est le plus important. Je suis désolé.

Désolé de ne pas avoir tenu parole, désolé de t’avoir fait du mal, désolé pour tout… Même si, je le sais, tu ne me pardonneras pas, je pense que se repentir est déjà une bonne chose. J’ai pêché et tu pourrais être l’un de mes sauveurs.

Je voudrais tellement ne pas être tombé amoureux de lui… Je le savais, pourtant, qu’il était un nid à soucis. Mais je n’ai pas pu m’en empêcher.

Je suis encore désolé, Ryuichi. J’espère que tu trouveras le bonheur, loin de ses bras, et que tu pourras vivre en paix. Tu le mérites.

Norio.